Lorsque les Thibodeau sont venus s'installer sur le territoire, ils ont d'abord habité le deuxième étage du moulin à eau. Alphonse, Rose-De-lima et leurs
10 enfants ainsi que Noël Thibodeau, le père d'Alphonse.
Pendant deux ans Alphonse et quelques-uns de ses fils constuisirent, à même le bois de leur terrain scié dans leur moulin, une grande maison de deux étages, une étable et un pont suspendu.
La Maison des Thibodeau
La maison de deux étages rendait la vie plus confortable pour cette grande famille. D'ailleurs, entre temps, un onxième enfant est né au moulin : Omer.
La maison était contituée d'un sous-sol en terre battue dont les mur étaient de pierres plates. Le sous-sol servait en partie de chambre froide, pour entreposer les pommes-de-terre et les légumes ainsi que les conserves, les sucres, le sirop, etc.
Ici, on retrouvait également le séparateur à lait afin d'écrémé le lait entier provenant de la vache. Avec la crème madame Thibodeau pouvait faire le beurre et peut-être même des fromages.
Au rez-de-chaussée se trouvaient les pièces les plus importantes de l'habitation : la cuisine, la salle-à-manger et le salon. Particularité pour la famille Thibodeau, celle-ci avait l'eau courante! En effet, l'existence d'une source d'eau se trouvant de l'autre côté de la rivière a donné l'idée aux ingénieux Thibodeau d'amener l'eau de cette source se trouvant au haut, par un tuyau, vers la maison se trouvant au bas. Toute une innovation pour une maison habitée durant la première moitié du vingtième siècle! Le plan de M. Paul-Émile, petit-fils d'Alphonse, note également la présence d'une toilette dans l'habitation. La chambre de Monsieur et Madame Thibodeau devait également se trouver au bas.
À l'étage se trouvaient trois chambres ainsi qu'une salle de rangement. Une lucarne en façade et axée sud-ouest éclairait le passage pendant une grande partie de la journée et en soirée.
Cette maison vaste et fort bien construite fut vendue, ainsi que toute la terre se trouvant du côté ouest de la rivière Gentilly, en 1942 à M. Hervé Roy. Ce dernier habita la maison quelques temps avec sa femme et des ouvriers le temps d'exploiter le bois des terres qu'il venait d'acheter. Après quelques temps sans occupation, elle semble avoir été démolie pour récupérer des matériaux et peut-être éviter des accidents.
La ferme des Thibodeau
Afin de subvenir à leurs besoins de façon autonome, la famille Thibodeau acquérit quelques animaux. On nous parle de 2-3 chevaux, pour les travaux et le transport, 6 à 8 vaches pour le lait et une vingtaine de poules pour les oeufs. Ils avaient également des champs de grains, qu'ils pouvaient moudre à même leur moulin. Il semble que madame Thibodeau avait un grand jardin et comble du bonheur pour les papilles sucrées, les fraises poussaient allègrement sur ces terres.
La sucrerie
Quelques sources indiquent que la famille Thibodeau opérait également une sucrerie sur le territoire. Comme plusieurs fermiers de la région qui avaient une terre, il était de coutume d'aller tirer l'eau des érables et de la bouillir afin de faire sirop, tire et sucre d'érable. La terre de la famille Thibodeau comptait 500 arpents, c'est-à-dire 1 709 447m². M. Roy aurait d'ailleurs conservé la sucrerie sans en couper les arbres lors de l'achat.
Récolte de l'eau d'érable à cheval. Photo: Archéo-CAD